Παρασκευή 24 Φεβρουαρίου 2017

Le mémorial de Dachau a retrouvé « son symbole »

Αrt2884 Παρασκευη 243 Φεβρουαρίου 2017
Dérobé en 2014, retrouvé en décembre 2016, le portail de l’ancien camp de concentration de Dachau a été restitué mercredi 22 février au mémorial bavarois.

Plus de 206 000 prisonniers, dont 41 000 mourront sur place, ont été détenus dans ce camp ouvert trois mois après l’accession d’Hitler à la chancellerie en mars 1933.
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Le portail de l’ancien camp de concentration de Dachau. / Sven Hoppe/dpa Picture-Alliance/Afp

« Voler le portail du camp de Dachau, c’est profaner une sépulture. » Mercredi, à l’heure où le portail disparu pendant plus de deux ans retrouve son lieu d’origine, Jean-Michel Thomas, président du comité international de Dachau qui représente les survivants du camp et leurs descendants, ne cache pas son effroi, ni son soulagement et son émotion. « Cette porte a vu passer près de 200 000 détenus, dont beaucoup sont morts dans ce camp, qui fut le premier camp de concentration. C’est un véritable symbole », ­poursuit-il.




Le portail retrouvé, l’enquête se poursuit

En novembre 2014, l’Allemagne, traumatisée, apprenait que des voleurs, dont l’identité n’est toujours pas connue, avaient réussi à emporter sans être vus la porte au-dessus de laquelle se détachaient les lettres formant l’inscription « Arbeit macht frei » (« le travail rend libre »). Utilisée d’abord par la droite nationaliste allemande, dans les années 1920, la phrase avait été reprise de façon sordide par les nazis dans les années 1930 qui l’installèrent à l’entrée de plusieurs camps, à Dachau, Auschwitz, Sachsenhausen ou Gross-Rosen. L’ordre émanait du général SS Theodor Eicke, inspecteur des camps de concentration jusqu’en 1939.

Le portail de Dachau a finalement été retrouvé début décembre 2016 dans le sud-ouest de la Norvège, près de Bergen, « en plein air » et « sur la foi d’un renseignement anonyme », indiquait alors la police de la ville. Qui l’a conduit là ? Dans quelles conditions ? Et pourquoi l’avoir ainsi abandonné ? L’enquête des polices norvégienne et munichoise se poursuit sans apporter de réponse.

L’histoire en rappelle malheureusement une autre. Dans la nuit du 17 au 18 décembre 2009, le portail du camp d’extermination d’Auschwitz, en Pologne, avait aussi disparu avant d’être retrouvé trois jours plus tard, scindé en trois. L’enquête démontra que le délit, commis par trois repris de justice, avait été commandité par Anders Högström, un ancien leader néonazi suédois, qui sera condamné à deux ans et huit mois de prison. Le portail a été ressoudé.
41000 morts : opposants, journalistes, prêtres, homosexuels...

À Dachau, une copie est désormais installée à l’entrée du site. La pièce d’origine, en fer forgé, d’une centaine de kilos et mesurant deux mètres sur un mètre, se trouvera à l’intérieur du musée de Dachau, qui retrace toute l’histoire du camp.

Ouvert en mars 1933, celui-ci fut utilisé d’abord pour incarcérer les prisonniers politiques allemands avant de devenir un camp de concentration. Au total, 206 000 individus – venus de 37 pays – seront prisonniers de ses murs ; 41 000 ne survivront pas, morts d’épuisement, de faim, de maladie ou exécutés par les gardiens.

Le comité international de Dachau tient un compte précis des personnes envoyées à Dachau, comme l’explique Jean-Michel Thomas : « Il y a eu des opposants politiques, des syndicalistes, des journalistes mais aussi plus de 2 700 prêtres, et 785 homosexuels, des gens de la communauté tsigane… » Autant de personnes considérées comme nuisibles ou inutiles par les nazis.
« Une tentative de négation de l’histoire »

Pour Jean-Michel Thomas, le vol de la porte du camp de Dachau, au même titre que celle d’Auschwitz, constitue une véritable « tentative de négation de l’histoire, une volonté de faire disparaître une trace ». Il y voit aussi une « profanation d’un lieu de sépulture consacré au souvenir de toutes les victimes du camp et au respect des détenus qui y moururent ».

Dachau, selon lui, est voué à demeurer l’un des principaux lieux de mémoire pour ne jamais oublier les crimes nazis. Le musée et le mémorial, situés en périphérie de la ville de Munich, sont fréquentés chaque année par près de 800 000 visiteurs.

Salomé Parent
http://www.la-croix.com
www.fotavgeia.blogspot.com

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